Stéphane Gautier a pris l’ours pour totem avec pour objectif de ressusciter nos souvenirs d’enfance. Afin de s’assurer la totale empathie de son observateur, il n’a pas opté pour un ours ordinaire mais pour un ourson en bonbon. Véritable madeleine de Proust, il est élément conducteur universel de nos émotions infantiles.
Son art est en décalage permanent. Déplaçant l’objet d’un contexte à l’autre, réinjectant les symboles stéréotypés de l’enfance vers un environnement d’adultes, il nous invite à un propos plus profond sur les moyens de la représentation, sur l’efficacité de la publicité et de la propagande, et enfin sur la sacralisation et le détournement des nostalgies de l’enfance.
Le langage de Stéphane Gautier est singulier, direct et efficace. Ni vraiment sculpture, ni photo, ni peinture, son travail se situe aux frontières subtiles de chaque art et étonne par sa pertinence.