Tagueur du temps et de son temps, Skoda One est obsédé par l’instant T, indéfinissable, impalpable et infiniment sécable.

La démarche de son travail consiste à matérialiser l’immatérialité, donner à voir l’invisible. Il cherche à conceptualiser et cadrer ce temps qui file à toute allure sans jamais s’arrêter.

Pour cela, Skoda One a mené de multiples explorations créatives dans, entre autres, le design et la photographie. Le travail sur cette dernière, capable « de capturer du temps”, a largement influencé son activité artistique actuelle.

Ses œuvres se caractérisent par une tendance à la géométrie, à la répétition, avec une rigueur et un minimalisme frôlant l’ascétisme. On observe une propreté presque chirurgicale dans son travail: “On a toujours besoin de ranger son chez-soi pour ranger sa tête. Pour moi, durant la création il y a toujours un moment de plénitude. Tous les dessins que je fais sont classés et répertoriés. J’horodate tous mes dessins, ça les contextualise. L’horodatage est aussi un travail sur le temps.”

En effet, au bas de chacune de ses œuvres, une série de chiffres se réfère à la durée de création passée.

Le travail de Skoda One montre ainsi une constante recherche de dynamique entre un concept global et une forme qui y répond.

Artiste conceptuel, c’est dans le graffiti parisien des années 90 qu’il trouve son inspiration et son support d’expression. D’innombrables petits motifs généralement composés des lettres de son blaze recouvrent l’ensemble de la composition, le tout créant une structure itérative et dense.

Ses œuvres ont un caractère méditatif, elles permettent même à l’artiste d’atteindre lors du processus de création une sorte de catharsis.

Ainsi, un effort répétitif aux airs de punition devient une voie d’accès au plaisir pour le créateur d’abord et le spectateur ensuite.