C215

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C215

Né en 1973

Figure incontournable de l’histoire du Street Art français, C215 est reconnu comme LE maître du pochoir.

Exposé dans le monde entier, de Londres à Sao Paulo en passant par New York et Barcelone, c’est dans les rues de banlieue parisienne qu’il a commencé en 2005.

Les anonymes

Véritable portraitiste, il emmène le réalisme dans la rue mais pas n’importe lequel, un réalisme criant de vérité, des visages marqués aux regards profonds. Sur un mur, une boite aux lettres, une armoire électrique, il s’est d’abord attaché à représenter ce que l’on ne veut pas voir : un clochard, un couple gay qui s’embrasse… autant de laissés-pour compte, de parias ou d’anonymes.

C’est donc sans élitisme, sans égocentrisme qu’il peint l’autre, à échelle humaine très souvent et lui donne une présence, une place dans notre société.

« Mes œuvres placent des invisibles au rang des célébrités. À travers ces visages, je souhaite que les passants se confrontent à leur propre humanité.»

De la rue à l’Institution

En 2014, il souhaite donner une autre dimension à sa démarche artistique. Poussé par une envie de se rendre utile, de « s’engager en citoyenneté », il réalise l’exposition itinérante « Douce France » qui montre et démontre les multiples facettes parfois contradictoires de la culture française. Une sorte de « réponse sarcastique à ceux qui se posent la question de ce qu’est l’identité nationale ».

Passionné d’Histoire, C215 se met alors au service de la pédagogie. Il humanise les espaces publics en représentant les portraits de grands noms que nous connaissons sur les plaques des rues mais dont nous ignorons souvent les visages. De là s’enchainent les expositions institutionnelles.

Nous citerons entre autres « E=MC215, dialogue entre Sciences et art » au Musée des Arts et Métiers en 2015, « Radium 215 » au Musée Curie en 2016, « 100 ans après… » en 2018 pour commémorer le centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale et rendre hommage à ses combattants au musée de la Légion d’honneur et « Illustres » au Panthéon, la même année, où il honore les écrivains, scientifiques, politiques, artistes et libres-penseurs qui y reposent.

Actuellement, C215 expose au musée de l’Ordre de la Libération et dans le quartier des Invalides à Paris une série de portraits dans le cadre de l’exposition « Entre Ombre et Lumière, Portraits de compagnons de la Libération » (plus d’informations sur l’exposition page 4).

L’idée est d’offrir aux jeunes générations une manière différente et contemporaine de s’intéresser à l’Histoire et à la Culture. Il propose une porte d’entrée plus accessible en espérant donner l’envie d’en connaître davantage.

En 2019, il est le premier artiste français appartenant au mouvement Street Art à entrer en collection permanente de musée. Il s’agit de la collection du Mamac à Nice (Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain). En effet, suite à la profanation des portraits de Simone Veil sur les boîtes aux lettres de la Mairie du XIII arrondissement de Paris, C215 a été invité à reproduire les portraits de la grande dame niçoise sur deux boites aux lettres afin d’alerter et de mener cette lutte contre la haine.

Il le revendique : son œuvre urbaine a pour but de rassembler et non de diviser, que ce soit autour d’une œuvre, d’une idée, d’une valeur. Il aime relier le passé au présent en portraitisant l’Histoire dans un contexte urbain contemporain et une technique artistique bien actuelle, le graffiti.

De la rue à l’institution, C215 dessine un itinéraire d’artiste accompli et engagé mérité.

Les prisons

En parallèle, il est à l’heure actuelle intervenu bénévolement dans une trentaine de prisons. Avec la même démarche artistique, il suggère et interprète des portraits de personnalités. L’œuvre peut alors conserver un pur rôle décoratif ou donner l’envie de se pencher dans son histoire en fonction de celui ou celle qui la regarde. Les portraits sont souvent choisis de manière à questionner la notion de libre arbitre et de liberté.

« Je peins en général des gens qui ont un supplément d’âme et qui ont donné un peu plus à la vie que ce qu’on attendait d’eux » Fou d’Histoire, épisode 19, France Culture, 11/02/2022

Les supports

Dans la rue, il y a toujours une interaction entre l’œuvre et son contexte. Les deux sont indissociables. Comme il le dit, « La rue, c’est elle la grande poétesse » et retrouver cette interaction, cette atmosphère quand il expose en galerie ou en musée est une partie importante de son œuvre. C’est en créant un dialogue entre le sujet et le support qu’il retranscrit un environnement autour de chaque portrait. Pour cela, il chine beaucoup et réalise ses pochoirs sur divers objets d’époque, presse, vêtements, etc.

La technique au service d’une émotion

Pour C215, chaque pochoir représente des dizaines d’heures passées à découper du papier au scalpel. Son style exacerbe le trait pour interpeller le passant, véhiculer une émotion.

« J’ai un contact intime avec la surface du visage, mais à mesure que je l’évide, que je le creuse avec mon scalpel, j’en découvre tous les recoins, le moindre stigmate, la moindre ride et quelque part, je rencontre une partie de l’âme du personnage que je représente. En fonction de telle ridule, on peut comprendre s’il a été soucieux plutôt que rieur dans sa vie, on peut découvrir une cicatrice, des choses qui finalement parlent énormément de l’intériorité du personnage». Fou d’Histoire, épisode 19, France Culture, 11/02/2022