Daniel Uytterhaeghe, dit Duytter de son nom d’artiste, est un peintre français né à Lille en 1963.
En 1985, il sort diplômé de l’ésaat* de Roubaix. Pendant plus de 20 ans, Duytter est dessinateur graphiste en création textile pour le vestimentaire et l’ameublement. Ses premières scènes urbaines naissent très tôt et en 2007, il se lance complètement dans sa carrière d’artiste… à raison. Le succès est immédiat et ses œuvres s’exposent de Lille à Singapour, en passant par Le Caire et Megève.
Contre-jour, soleil rasant, Duytter peint la lumière à travers les ombres.
Les scènes se passent à la ville, dans la rue, dans les bars, les cafés, souvent tôt le matin ou à la tombée du jour, à ces heures qui n’appartiennent pas à tout le monde, lorsque la foule n’est pas encore arrivée ou déjà partie. Il crée des moments intimes dans des lieux communs. Et s’il lui arrive parfois de peindre un moment d’affluence, chaque individu semble singulier, presque isolé.
La banalité de ses thématiques rend son œuvre témoin de notre époque. Le clair-obscur leur donne du caractère et les jeux de lumière de la poésie.
Face à une toile de Duytter, on ne peut s’empêcher de penser à Edward Hopper pour ses ambiances calmes et mélancoliques puis à Rembrandt, Le Caravage et Vermeer pour le traitement de la lumière.
On pourrait penser à de l’hyperréalisme si on regarde ses œuvres sans trop se rapprocher. Il n’en est rien même si la prouesse technique nous déroute pour nous emmener dans des scènes imaginaires. Car Duytter compose et transforme pour nous révéler sa vision, sa vérité sur le monde contemporain.
« J’aime laisser apparaître des parties de croquis pour garder le côté spontané et ne pas tomber dans l’hyperréalisme ».
Quand un artiste est virtuose, le plus difficile est d’apprendre à canaliser son talent : le mesurer, le jauger, afin qu’il se mette au service de son art et pas l’inverse. Duytter en est l’exemple parfait.
* Ecole Supérieure des Arts Appliqués et du Textile
